- Nous entrons dans l'ère de « la covidisation » de la société
On peut résumer l’acuité de la question par quelques chiffres simples : la mondialisation financière a mis 70 ans pour arriver à son niveau actuel, le numérique, 40 à 50 ans, internet 25 ans à 30 ans et le covid 19 moins de 3 mois pour être planétaire.
Il y a encore quelques semaines, les plus experts nous affirmaient que le monde ne faisait qu’une entité de marché unique, d’autres que le XXI siècle serait religieux ou ne serait pas. Les politiques de la décennie en cours ont annoncé la création d’un nouveau monde qui balaierait l’ancien, et les mordus des technologies que la révolution était digitale.
On pourrait sans doute prolonger longuement la liste. Mais reconnaissons que nous nous sommes tous trompés et que nous avons focalisé les réflexions sur les conséquences, sur les outils, sur des parties de la chaîne alors que le problème était plus vaste.
Chacun y allait de son argumentaire, de ses convictions, moi y compris.
Nous en serions tous encore là, à nous enfermer dans nos propres convictions, si un minuscule petit grain de sable n’était pas venu enrayer les belles machines intellectuelles que nous sommes ou que nous pensons être.
Le Covid 19, en une poignée de semaines, est venu balayer la planète, bloquant d’un coup notre économie, nos entreprises, nos associations, nos relations sociales, nos activités sportives. Tous nos modes de vie sont plaqués au sol.
- Aucun modèle ne résiste
Toutes nos certitudes se sont évaporées en quelques semaines. Aucun modèle ne résiste.
Aujourd’hui une partie de la planète est confinée chez soi, protégée derrière ses écrans d’ordinateurs pour ceux qui ont la chance d’en posséder, s’interrogeant sur les moyens d’empêcher le virus de le toucher. Moi-même en écrivant je me demande si « Covid19 » me laissera aller jusqu’au terme de ma réflexion.
Pendant ce temps des soldats de la santé se battent pied à pied pour soigner, sauver. Des gens de l’ombre risquent la contamination pour nous permettre de nous nourrir, pour apporter la logistique nécessaire à ce que le président Macron a qualifié de « guerre ». Des professionnels jusqu’alors considérés comme des maillons à faible valeur ajoutée, se révèlent être des éléments stratégiques de ce combat.
Les politiques sont à la barre et, avec les outils que leur laisse l’inconnu. Ils sont en charge de mettre en œuvre les dispositifs nécessaires destinés à combattre ce grain de sable assassin.
Et moi je sers à quoi ? Moi qui ne suis qu’une sorte d’intellectuel ne produisant que des idées, des écrits, des conférences.
- Quelle valeur puis-je apporter à mes concitoyens ?
Cet essai est la seule pierre que je me sens en capacité d’offrir. Mon métier est d’observer, d’analyser et d’essayer de tirer des enseignements utiles ; aussi j’ai décidé que mon confinement se concentrerait sur mon clavier.
Nous ne pouvons essayer de comprendre que si nous nous mettons dans une approche transversale. Comprendre dans son propre environnement est nécessaire, mais insuffisant pour appréhender les questionnements qui se posent à nous.
Cet essai n’est pas l’affichage de certitudes et encore moins de vérités. Il est simplement une réflexion que j’ouvre pour essayer d’avoir une vue de l’étendue des modifications qui vont s’imposer à nous. La forme écrite a pour objet de donner une base que je soumets comme une contribution dans laquelle vous puissiez vous servir de ce qui vous semble utile et que vous puissiez enrichir de vos propres contributions.
Je ne suis qu’un petit bonhomme, au milieu de près de huit milliards de terriens. Mais si chacun apporte son bout de réflexion alors l’intelligence humaine collective trouvera, j’en suis convaincu, encore une nouvelle fois des solutions adaptées pour la sortie de cette crise et pourra se préparer à sa prochaine réplique.
